L’histoire et la légende de Toyota se sont construites autour la genèse de l’emblématique 4×4 : le célèbre Land Cruiser. On le reconnaît partout, même dans les endroits les plus reculés de la planète ! Une efficacité et une fiabilité indéniables ont donné une image et une aura indélébile à la marque japonaise, à nouveau leader des ventes automobiles mondiales.
Nous sommes en 1929, Sakichi Toyoda est un industriel japonais et inventeur d’un métier à tisser automatique. Il décide de donner à son fils Kichiro le bénéfice de la vente aux Anglais des droits de fabrication de ses machines. L’aîné des Toyoda, passionné d’automobiles, se lance alors dans l’étude de la production de moteurs. Bientôt Toyoda devient Toyota, plus facile à prononcer, mais surtout, regroupant les sept symboles japonais de prospérité et de réussite. En 1989, le Toyota remplace son logo par la version actuelle, composée de trois ovales entrelacés qui symbolisent tout à la fois le mouvement, la vitesse et l’unité.
Un moteur six cylindres
En 1938, dix mille véhicules sortent des ateliers de Toyota Motor Corporation (TMC). En 1945, après la capitulation de l’armée japonaise, que le reste de l’industrie nippone tombe aux mains des Américains. En 1947, date-clé de la reconstruction du Japon, la TMC reçoit l’autorisation auprès des Américains de construire un 4×4, réplique de la célèbre Jeep Willys, véritable couteau suisse de l’automobile !
Les lignes du premier modèle ressembleront à la Jeep, mais de taille plus généreuse. D’office, les ingénieurs de la marque lui attribuent un moteur six cylindres en ligne très puissant de 105 ch ; un record pour l’époque ! Plusieurs prototypes sont réalisés pour aboutir à un projet au nom de code BJ 25. Deux lettres qui sonnent pendant longtemps dans les oreilles des aficionados du 4×4, mais les ingénieurs maison sont encore très loin de s’en douter. La marque a un mal fou à imposer son modèle à l’État qui, sans son aide, ne pourra jamais voir le jour.
A l’assaut du Mont Fuji
A l’après-guerre, le Japon manque de tout, à commencer par les matières premières. Le besoin de véhicules est énorme, spécifiquement tout-terrain, le réseau routier étant réduit à néant. Alors, le staff dirigeant a une idée de génie en fabriquant de toutes pièces une opération « presse ». Il décide d’envoyer une mini-expédition à l’assaut du mont Fuji, symbole du Japon par excellence. Cette ascension ne s’est jamais faite auparavant avec un engin à moteur. Ils échouent à quelques encablures du sommet. Mais l’évènement a une telle retombée médiatique que la police nationale demande elle-même à disposer d’un véhicule aux tels potentiels ! Le « BJ » est né.
Il reçoit son véritable nom en 1954 avec le nom générique de la gamme 4×4 Toyota : le Land Cruiser. Le succès ne se fait pas attendre. Dix ans après, on fête sa cinquante millième vente… En 1968, on en trouve déjà dans tous les coins de la planète : le cap des cent mille ventes est dépassé. Celui du million est franchi en 1980 pour devenir le 4×4 de série le plus construit au monde. Ce faire-valoir profite à l’image de toute la gamme Toyota qui a su tirer partie de cette aura dès les années soixante. Elle est aujourd’hui encore leader des ventes automobiles mondiales.