C’est après le succès total de la première traversée du Sahara en 1922, à l’aide des autochenilles, que les croisières Citroën prennent naissance. Cela fait exactement 100 ans !
Fort de cette expérience, le génial André Citroën se lance un nouveau défi encore plus fou: traverser le continent africain du nord au sud qu’il baptisera « La croisière noire ».
C’est le duo Georges-Marie Haardt et Louis Audouin- Dubreuil, héros du premier raid Citroën qui dirigent l’expédition. Pour plus d’efficacité, celle-ci se divise en quatre groupes : le premier traverse le Nil et la Vallée du Rift, le deuxième se dirige vers Dar es-Salaam, le troisième arrive au Mozambique, tandis que le dernier groupe parcourt les redoutables pistes de Rhodésie et d’Afrique du sud.
Après avoir parcouru plus de 5000 km à travers toute l’Afrique de Kampala à Livingstolia, en passant par Nairobi et Mombasa, la croisière atteint enfin la ville du Cap. Et le 26 juin 1925 exactement, les autres expéditions se retrouvent toutes à Tananarive, sur l’ile de Madagascar. Près de 28 000 km auront été parcourus au total.
Sur les traces de Marco Polo
Une croisière en appelle une autre. En 1931, c’est la naissance de la c-Croisière Jaune dont l’objectif est d’établir des liens entre la mer méditerranée et la mer de Chine. A nouveau, Haardt et Audoin-Dubrueil sont aux commandes de l’expédition Pamir. Au départ de la Syrie, cette fois se seront 40 personnes et 40 véhicules qui composent ce convoi parti sur les traces de Marco Polo. Une autre équipe, dirigée par Victor Point, part de Chine. Toutes les deux relèvent un défi incroyable. Pour la première, traverser l’Himalaya. Pour la seconde, traverser le désert de Gobi, dans les montagnes. Nos explorateurs, jamais à l’abri du risque de tomber au fond d’un précipice, sont obligés de monter et de démonter les véhicules à plusieurs endroits pour pouvoir avancer.
Des problèmes avec l’URSS et l’Afghanistan
Dans le désert, la partie n’est guère plus facile. Des problèmes techniques et de permis avec l’URSS et l’Afghanistan oblige l’expédition à modifier sa route pour finalement traverser le Cachemire. Après avoir surmonté mille et un problèmes, notamment techniques, comme les bans de déroulement des chenilles qui se cassent, les deux expéditions se trouvent le 2 décembre pour arriver ensemble à Pékin, après avoir parcouru 12 115 km éprouvants.
Seule ombre au tableau mais de taille : le décès de Georges-Marie Haardt à Hong Kong le 15 mars pour cause de grippe. Reste le souvenir légendaire de ces aventuriers exceptionnels qui perdurent encore dans tous les livres et nombre d’esprits.