Vous prenez un docteur diplômé d’une école d’ingénieur d’excellence, vous ajoutez de la réflexion, de l’analyse, de l’observation et des tests, et vous obtenez un incroyable produit sorti de nulle part : la Gazelle de Renault, un concept créé de A à Z.
« Partant du constat que 75% de la consommation d’un véhicule est lié à son poids, nous avons développé la technologie brevetée « Aerocell » de carrosserie autoporteuse en matériaux composites qui permet d’alléger drastiquement le véhicule tout en conservant le confort et la sécurité. ». Le concept n’est pas original, mais concrétiser le projet est compliqué…
Centrale Lyon en action
C’est pourtant ce qu’a réussi à faire Gérard Lavaux, Docteur Ingénieur, diplômé de l’École Centrale de Lyon. Membre de la direction du développement chez Renault, il conçoit en huit ans le modèle « Gazelle ». Avec, en clé de voûte, la découverte d’une matière : Composée d’Aerocell associé à un autre composant spécifique, à faible coût. Cette dernière est dédiée à la création de sa caisse autoporteuse comme à l’ensemble de sa carrosserie. Une matière synthétique à la composition secrète protégée par un brevet, qui lui apporte une excellente capacité d’absorption des chocs tout en restant rigide. Elle a même déjà passé avec les honneurs l’impitoyable épreuve du crash test ! C’est sur le poids que se traduit le plus gros avantage : la Gazelle ne pèse que 900 kg… Pas mal pour une citadine à quatre places et cinq portes…
La simplicité avant tout
Malgré cette débauche d’ingéniosité, cette auto est basée sur la simplicité : pour preuve, elle n’est constituée que d’une dizaine d’éléments. La Gazelle n’est conçue que pour des déplacements citadins à péri-urbain. Sa vitesse de pointe est limitée à 100km/h, ce qui est viable pour ce type de trajet. Du coup, faiblement énergivore, on embarque nettement moins de batteries, ce qui explique doublement son poids plume, tout en disposant d’une autonomie très correcte de 180km.
Un nouveau modèle de distribution !
Gaël Lavaud et son équipe bordelaise ne se sont pas arrêtés à la conception et à la réalisation de leur Gazelle. Ils ont aussi imaginé tout un stratège de commercialisation inédite. Au lieu de passer par l’industrie, -pesante en investissements et en moyens, ils ont adopté une approche artisanale et localisée. Ils ont conçu une sorte de micro-usine très basique dans un local réalisé sur la base de quatre containers. A l’intérieur, on y trouve un atelier de montage avec outillages associés très basiques, et même de quoi stocker des pièces détachées de rechanges. Les dix éléments dont sont constitués la Gazelle se montent très facilement, en moins d’une heure !
L’idée n’est pas seulement de vendre des autos mais bien des micro-usines de montage, clé en mains, que l’on pourra installer même dans les endroits les plus reculés aux quatre coins de la planète, vente et maintenance assurées. Une façon d’apporter une activité professionnelle et des emplois dans des régions reculées et souvent désertés, formation comprise! Le prix d’une telle unité reviendrait à 250 000 euros. Une Gazelle se vendra à 20 000 euros, sans les aides de l’Etat. Homologation prévue à l’automne 2022. Affaire à suivre…
Pour plus de renseignements : http://www.gazelle-tech.com/