La crise des semi-conducteurs : pourquoi le secteur automobile est-il si impliqué ?

 

Il y a d’abord eu le COVID et ses restrictions sanitaires imposantes. Effet rebond et immédiat sur la production des semi-conducteurs ! La crise sanitaire a stoppé les productions, et dans un même temps, paradoxalement, a dynamisé les ventes de consoles de jeux, d’écrans numériques, d’ordinateurs… Les consommateurs immobilisés chez eux, n’avaient d’yeux que pour eux ! Ajoutons à cela la technologie 5G et l’apparition des nouvelles générations de smartphones… Il est temps de faire un bilan.

Ces semi-conducteurs qui requièrent une technologie très pointue et extrêmement onéreuse, explique leur rareté par leur fabrication et le peu de sites de production mondiaux. Les plus importants, et les plus spécialisés, sont basés à Taïwan. Sur cette île sont produits plus de 50 % des semi-conducteurs de la planète. Taïwan détient ainsi près de 80 % du marché mondial. Bien évidemment, ce sont toutes ces technologies réunies, issues de la nanoparticule, que l’on retrouve pleinement dans l’automobile moderne, particules composées la plupart du temps de plus d’un milliers de puces électroniques ; ce qui vient forcément impacter directement les productions.

 

Le bout du tunnel ?

Certains fabricants commençaient à apercevoir la fin des tensions sur l’approvisionnement : « Dans les semaines qui viennent ! », pouvait-on lire dans la presse à la mi-février… Hélas, mille fois hélas, la folie de Poutine les jours suivants réduiront tous ces progrès à néant. Il se trouve en effet que 50% à 70% du néon mondial sont produits en Ukraine, pays également grand producteur de krypton et de xénon. Que des gaz rares, que l’on retrouve dans les procédés de fabrication des composants électroniques de hautes technologies.

Qui plus est, et ce n’est pas un cas isolé. L’Ukraine dispose d’une industrie high tech très variée, produit beaucoup de matières premières, dans le Donbass notamment. Aujourd’hui, les échanges ont été littéralement stoppés pour l’industrie russe dans la majeure partie des cas.

Exemple, c’est en Ukraine que l’ensemble des constructeurs allemands (Groupe VAG, BMW, Mini, Mercedes…) se fournit en faisceaux électriques automobiles. De quoi arrêter toutes les usines de montage !

Pour les constructeurs français, la situation de l’Ukraine est bien moins perturbante. En revanche, les échanges avec la Russie les impliquent tout autant que l’Allemagne. Parmi les entreprises les plus touchées, citons la marque Michelin mais surtout Renault, qui vient de suspendre courageusement toutes ses activités en sol russe par solidarité au peuple ukrainien. Propriétaire de Lada, la marque la plus vendue en Russie, ce pays représentait le deuxième plus gros marché après celui de la France…

 

Une transition électrique avec de beaux jours devant elle…

Tout ceci risque d’impacter les ventes de nos chères automobiles, sachant que de plus en plus de modèles se retrouvent en rupture de stock. À la fin février, en année pleine, on comptait plus de 30% de ventes en moins face à 2019 avant Covid… Le prix du carburant qui s’envole à la pompe devrait logiquement enflammer encore plus cette hégémonie, au moins au niveau des véhicules à énergie fossile. Concernant les véhicules électriques, l’envolée des ventes risque bien de se décupler avec un grand D !