La marque Mitstubishi (« Mitsu » pour Trois et « bishi » pour diamants), la marque aux trois diamants, a une histoire peu banale caractérisée par deux faits essentiels qui la fit connaître au niveau international.
Récit.
D’abord, elle peut quasiment s’attribuer le fait d’être la première marque à avoir construit le premier 4×4 de
tous les temps, avant même la Jeep Willys ! À la nuance près que ce produit, pourtant totalement abouti, ne
passera jamais au stade de la production. Nous sommes en 1934, et sur la requête du gouvernement
japonais, l’usine Mitsubishi conçoit un prototype 4×4 du nom de PX-33, soit le tout premier véhicule civil à
quatre roues motrices ! Quatre exemplaires construits (découvrables et même une version diesel) subiront
de nombreux tests, dans des conditions extrêmes, qui recevront l’approbation des représentants
gouvernementaux. Malheureusement, d’autres priorités sont à l’ordre du jour, comme la construction
d’autobus ou de camions. Un marché autrement plus conséquent économiquement, et qui intéresse
d’autant plus la firme Mitsubishi, disposant déjà d’un très large panel d’activités.
Riposte des concurrents
Le deuxième fait marquant se produit juste à l’après-guerre. Les Jeep Willys, ici aussi, feront des envieux par
leur efficacité et leur simplicité. Et c’est Mitsubishi qui décroche le contrat exclusif au Japon pour la
fabrication de la Jeep CJ3A, version civile de la Jeep Willys. Rapidement, cette Jeep badgée des trois
diamants devient très populaire et va déclencher une riposte de tous les autres constructeurs asiatiques,
comme Toyota et Nissan ou encore Suzuki, qui calqueront l’idée et donneront naissance aux grands noms
du 4×4 japonais. Pendant longtemps, le 4×4 au Japon reste dans le domaine de l’utilitaire. La volonté de
reconstruire économiquement le pays ne laissait guère de temps aux loisirs. De plus, si Mitsubishi est très
avantagée par l’alliance avec la marque Willys, la marque n’a que très peu de latitude, contrat oblige, pour
faire évoluer le produit autrement que par de simples modifications d’empattement ou encore l’adoption de
motorisation diesel. Il faut donc repartir d’une feuille blanche et créer un véritable nouveau produit.
Paris-Dakar gagnant !
Le contexte économique radieux, radicalement opposé des années 70 avec l’après-guerre, l’arrivée des
congés payés et l’engouement des loisirs de plus en plus présent décida Mitsubishi. C’est en 1978, au salon
de Tokyo, que le public peut découvrir le véritable premier Pajero et un certain pick-up Forte, l’ancêtre du
Mitsubishi L200. En 1985, le Pajero devient mondialement connu en remportant son 1er Paris-Dakar d’une
très longue série, 12 au total !
Une multitude de brevets
En parallèle de l’histoire des 4×4 Mitsubishi, la première berline de la marque naît au début des années
soixante et a des faux airs à notre célèbre Renault 4CV de l’époque. Mais c’est en 1970 que la division
automobile de la marque est créée, et c’est avec la Colt Galant (1ère du nom !) que Mitsubishi débute ses
premières exportations à l’internationale. La marque aux trois diamant brillera de mille feux aussi grâce à
une multitude de brevets et de nouveautés technologiques tels que : le premier système de contrôle de
trajectoire électronique mondial , la première suspension active contrôlée électroniquement en plus de la
transmission intégrale et des 4 roues directrices, le premier moteur diesel à injection directe ou encore le
premier véhicule entièrement électrique fabriqué en série au monde… Enfin comment ne pas citer aussi le
modèle Lancer “Evo” de la marque, championne des rallyes et ses quatre titres consécutifs en WRC…
Aujourd’hui la marque fait toujours partie de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui était, en 2017, le plus
gros groupe automobile du monde.