On peut dire que le destin fait quelques fois bien les choses. Après déjà une très longue carrière sur deux roues sans aucune victoire en grand prix, quelle que soit la catégorie dans laquelle il courait (125, 250, Moto2 et MotoGP), l’Espagnol Aleix Espargaro vient de trouver le Saint Graal.
Quelle délivrance après tant d’années de compétition ! Dix-huit ans après ses débuts en Grands Prix 125 et deux cent Grands Prix courus rien que dans la catégorie reine, pour connaître, enfin, la victoire. Imaginez un peu l’émotion d’Aleix Espargaro ! A moultes reprises il n’a d’ailleurs pu, en toute logique, empêcher ses larmes de couler après avoir franchi la ligne d’arrivée. Car rien ne fut facile durant ce week-end. En premier lieu, l’organisation de ce GP a même bien failli ne jamais se dérouler.
En pole position !
Une grande partie des motos ne sont arrivées que le vendredi en fin d’après-midi sur le tarmac de Tucuman au nord de l’Argentine, non loin du circuit de Termas de Rio Hondo après un long suspens suite à une panne d’avion-cargo. Ce qui a, de fait, empêché les essais libres du vendredi et raccourci le roulage et les essais qualificatifs du week-end. Mais immédiatement, Aleix a eu de très bonnes sensations au guidon de son Aprilia au point qu’il s’est octroyé la pole position, assez largement d’ailleurs, et à la surprise générale ! Une première pour sa part, comme pour la marque italienne fraîchement débarquée sur le Continental Circus et une sacrée performance, quand on connaît le niveau particulièrement élevé de la concurrence.
Et un bonheur ne vient jamais seul…
Lors du Warmup le dimanche matin, il se montre à nouveau le plus rapide. La course débute un peu moins bien pour l’Espagnol, Il rate un peu son départ mais revient vite au premier plan en passant sans coup férir la Suzuki d’Alex Rins pour s’échapper en compagnie de Jorge Martin « El Martinator », toujours parmi les plus rapides au guidon de sa Ducati Pramac. Rapidement les deux pilotes font le trou et vont s’empoigner jusqu’à la ligne d’arrivée. Alors qu’Aleix s’avère légèrement plus rapide sur un tour (il réalise alors le meilleur tour en course), il attaque le jeune Italien à deux reprises en bout de ligne droite à en louper son freinage et sortir de sa trajectoire… La troisième tentative sera la bonne et le portera en tête jusqu’à l’arrivée, offrant à l’écurie Aprilia son premier Grand Prix de l’histoire et, cerise sur le gâteau, la première place provisoire au Championnat du Monde ! Week-end de rêve…
Nos Français en déroute…
Alors que nos deux pilotes tricolores, Fabio Quartararo et Johann Zarco étaient brillamment montés à la 2ème et 3ème place du podium sur le dernier Grand Prix d’Indonésie, ce week-end argentin sera à oublier. Pour Fabio, il n’aura pas pu faire mieux que 9ème à l’issue de sa course. Un constat inquiétant pour l’écurie Yamaha dont la moto marque visiblement le pas sur la concurrence… Quand à Johann, très mal parti comme (trop…) souvent ces derniers temps, il se montre assez rapide en remontant à la 8ème place avant de se faire surprendre sur un freinage et perdre l’avant de sa moto…
