Imaginez des machines qui ne pèsent que 157kg à vide et qui dépassent une puissance de 300ch !
Cela donne des performances équivalentes à une Formule 1, mais… sur deux roues !
Et à ce jeu-là, ce sont deux français qui dominent les débats. Du jamais vu.
Un jeu d’équilibriste qui frise l’impossible !
Cette année, on retrouve deux français aux deux premières places du classement général motoGP rien qu’à la mi-saison !
Du jamais vu dans cette discipline. Pourtant très disputée avec des écarts ultra serrés entre les motos.
Un exemple :
au Grand Prix du Portugal, sur un circuit de plus de 4,5km, on trouvait 16 pilotes classés aux qualifications dans un écart d’une seule seconde !
Imaginez les empoignades que cela peut faire. Un spectacle époustouflant qui ferait passer les courses de Formule 1 pour des courses de papis !
L’engouement que l’on trouve dans cette discipline, se retrouve également avec le nombre d’écurie d’usine. Pas moins de six grandes marques présentes et qui ont toutes leurs chances de gagner tant les différences en performances sont infimes.
Ceux qui arrivent à créer des écarts, ce sont les pilotes.
Et à ce jeu-là, ce sont nos deux français les plus forts.
Le génie de la jeunesse contre l’âge de l’expérience ?
Le paradoxe vient du profil de nos deux Gaulois.
Honneur aux anciens, vient juste d’avoir 32 ans, un âge mur pour un pilote de moto mais qui n’est pas non plus exceptionnel (Valentino Rossi en a 11 de plus et court encore en MotoGP). Son parcours est atypique. Il commence très fort en accédant rapidement, à 19 ans, aux Championnats du monde moto en catégorie 125cm3 où, dès sa deuxième saison, il termine vice-champion du monde. Il accède alors en Moto2, l’antichambre du MotoGP. Deux ans après, il remporte la catégorie, pourtant d’un niveau exceptionnel, avec huit victoires à la clé et récidive dès l’année suivante.
C’est en 2017 qu’il passe dans la catégorie reine, un cap souvent très compliqué à franchir. Il termine à une très belle 6ème place, deux ans de rang avec plusieurs podiums à son actif sur une moto d’une écurie privée. Il poursuit son ascension en devenant pilote d’usine de l’écurie KTM. Là le rouage se grippe. Il n’arrive pas à se faire entendre dans cette écurie autrichienne nouvelle venue dans la catégorie. La KTM ne colle pas à son type de pilotage. Il sent que c’est ingérable et décide d’arrêter l’expérience. Tout le monde, ou presque, le qualifie d’inconscient, de tête brûlée.
En fin de saison, il trouve une pige pour trois mois chez Honda, l’écurie leader. Et là, en trois courses, notre frenchy démontre en qu’il est loin d’en avoir fini !
En 2020, c’est finalement chez Ducati, mais dans un team annexe qu’on le retrouve. Malgré une moto moins performante, il arrive à montrer son incroyable talent en se plaçant devant les Ducati officielles. Le voilà promu pilote Ducati en 2021. Depuis c’est festival ! Il termine quatre fois en deuxième place, et se retrouve aujourd’hui deuxième du championnat après neuf courses. Son plus gros adversaire ? Notre autre français en liste, le jeune prodige Fabio Quartararo.
La fougue de Fabio
Connu comme le champion de la précocité, il est le pilote le plus jeune à décrocher sa première pole position en MotoGP après seulement quelques mois.
Il s’avère souvent être le plus rapide aux essais, en remportant six poles positions pendant cette saison, mais le jeune homme a du mal à concrétiser en course bien qu’il soit tout de même monté à sept reprises sur le podium. Il faut dire que le plateau est excessivement élevé et que Fabio manque encore d’expérience.
Malgré tout, le jeune pilote va se faire remarquer, et Yamaha lui offre l’accessit au titre de pilote d’usine, en lieu et place de sa star, Valentino Rossi, son chouchou depuis sa prime jeunesse.
Nous voici donc en 2021, Fabio continue son avancée avec 6 poles positions d’affilées, un record historique ! Il devient le premier français à remporter une course de MotoGP dès le deuxième grand prix de la saison. Avec aujourd’hui 4 GP à son actif, le voilà au firmament de sa jeune carrière en se plaçant premier à la mi-saison du Championnat du monde devant, deviner qui ? Un certain Johann Zarco. Ce dernier n’a pas dit son dernier mot et compte bien se mettre en travers de sa route pour cette seconde partie du championnat qui s’annonce palpitante.