On les connaissait pour les avions, les voici qui migrent bientôt dans vos véhicules. Du coup, toute une flopée de questions arrivent en même temps : à quoi vont-elles servir, quels véhicules seront équipés, comment se les procurer ?… On vous dit tout, ou presque.
C’était un projet de l’Union européenne devenu aujourd’hui réalité puisque le texte est désormais inscrit au JO, Journal Officiel de l’UE. Dès 2022, entre mai et juillet exactement, tous les véhicules neufs sans exception seront équipés de la fameuse « boîte noire » (voitures particulières, utilitaires, camions et bus). Bien sûr, ce ne sera pas la même que celles qui se trouvent dans les avions. D’aucuns s’interrogent pourtant sur l’utilité de ce boîtier, et surtout, sur l’utilisation des données, débat d’actualité… Qui pourra avoir accès à ces données, et pour en faire quoi ? Non, vos discussions ne seront pas écoutées ni enregistrées dans vos véhicules et il n’y aura pas non plus de possibilité d’identifier le ou les propriétaire(s) des véhicules impliqués. « Les enregistreurs de données d’événement devraient fonctionner suivant un système en circuit fermé« . Les données ne pourront pas être transmises, par exemple, en direct, au constructeur ou aux assurances.
Mieux comprendre les circonstances d’un accident
Ce dispositif, le EDR (Event Data Recorder) sera adapté spécialement aux voitures (les deux roues ne sont pas, pour l’heure, concernés) et enregistrera juste un certain nombre de données de routage. Selon le 4ème point dans l’article 6, » la vitesse du véhicule, le freinage, la position et l’inclinaison du véhicule sur la route, l’état et le taux d’activation de tous ses systèmes de sécurité, le système eCall embarqué fondé sur le service 112, l’activation des freins et tout autre paramètre d’entrée pertinent des systèmes embarqués de sécurité active et d’évitement des accidents « . En d’autres mots, en cas d’accident, la boîte noire permettra d’avoir accès aux informations 30 secondes précédant l’impact et les 30 secondes suivantes. Et donc de comprendre les circonstances de l’accident en évitant un minimum de blabla administratif pouvant bloquer parfois, et entre autres choses, des processus d’indemnisation.
Pas de prix initié, pas de possibilité de désactivation
Côté pratico-pratique de la chose, les constructeurs auront le choix de l’installation de la boîte noire. Ils pourront soit l’ajouter manuellement, soit le boîtier sera déjà présent dans les logiciels des véhicules. Renault donne le la en affirmant qu’il suffira « de modifier les logiciels. Il n’y a pas besoin d’installer des capteurs spécifiques. Cela n’aura aucun impact de prix sur le client. » En effet pour l’heure, il est difficile d’établir un quelconque prix pour la mise en place de ce dispositif, cela va dépendre des constructeurs. On parle d’une centaine d’euros pour le boîtier seul, sans installation. Ajoutons d’ailleurs qu’une fois installée, la boîte noire ne pourra pas être désactivée comme le précise l’alinéa b de l’article 6 « les dispositifs d’enregistrement ne peuvent pas être désactivés« .